Mon étoile

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Ophélie

mercredi 15 juin 2011

Une matinée au parc

J'aime le calme et le silence.  Ces moments sont propice à la réflexion et à la médiation.  Malheureusement la méditation est un état de relaxation que je n'arrive plus à atteindre depuis quelques mois.  Mes tentatives de faire le vide se soldent souvent par un échec...et une augmentation de mon stress.  Trop de chose déroulent sur cet écran qui devrait être blanc.  Faire le vide ne semble pas une option possible à court terme, faire le vide voudrait dire de laisser Ophélie quitter mes pensées pour quelques instants...et j'en suis incapable.  J'ai besoin de la garder dans ma tête, dans mon cœur et tout près de moi...en tout temps.  Depuis sa naissance, je n'ai été séparé d'Ophélie qu'à quelques rares occasions pour un maximum de 2 heures (lorsque j'ai tenté de reprendre le yoga), et je ne désire pas recommencer tout de suite, même si cela implique que certains endroits, certaines activités ne me sont plus accessibles.  C'est un choix que je crois juste et je dois donc trouver une façon de relaxer à l'intérieur même de mon quotidien, de ma réalité. 
Ma réalité
 Ce matin, après la visite de l'infirmière du CLSC, nous sommes allés au parc.  Quelle joie de retrouver ce beau parc qui a lui aussi été partiellement inondé.  Une belle promenade bénéfique, Jacob était surexcité et s'amusait à courir pour fuir le canard qui voulait nous manger (il ne faut pas toujours chercher à comprendre).  Personnellement j'étais très contente qu'il accepte de tenir le foulard accroché à la poussette alors j'ai couru gaiement pour fuir le-dit canard avec lui...et Ophélie semblait apprécier cette étrange fuite dans les rues à odeur de poisson.  Aussitôt entré dans le parc, Jacob a lâché le foulard  pour aller chasser des oiseaux...et s'est retrouvé assis par terre dans ce qui ressemble à de la boue d’égout (si je me fie à l'odeur).  On respire ! Il n'est que sale (et surement contaminé)...ça se lave, tout va bien aller, on va jouer au parc avec tous les amis des garderies du quartier (j’espérais tellement qu'il n'ait pas envi d'aller glisser tout de suite, ou faire un câlin à une petite fille vêtue de blanc...vite soleil fait sécher cette chose puante et gluante sur le derrière de mon fiston !).  

Le parc était bondé et Jacob était visiblement heureux.  Assise auprès de ma fille, en regardant mon garçon s'amuser, j'ai été consciente de la beauté du moment.  À ce moment, j'ai senti une chaleur à l'intérieur de moi.  Une chaleur comme lorsque dans mon "ancienne vie" j'arrivais à méditer, à faire le vide.  Cependant, au lieu de faire le vide...j'ai fais le plein.  J'ai tenté de faire circuler cette chaleur dans tous les recoins de mon corps et de cœur.  Il serait faux de dire que la boule dans mon estomac et les larmes en permanence derrière mes yeux sont disparues...mais pour un instant j'étais sereine et calme dans ce brouhaha de bonheur.  La température était idéale, la luminosité parfaite et une douce brise caressait mon visage.  J'étais seule au milieu de tous ces gens, grands et petits, et j'étais bien.  Simplement bien.  J'ai senti un sourire se dessiner sur mon visage (comme présentement en l'écrivant) et j'ai respiré.  Simplement respiré.  J'avais l'impression d'être témoin de moi-même.  Je réalisais que je pouvais relaxer en tant que maman tout en étant auprès de mes enfants.
 
Je sais que Jacob est préoccupé ces temps-ci.  Il est plus demandant (très), souvent en quête de câlins et d'attention (pas toujours de la meilleure façon) et la propreté a vraiment pris le bord.  La nuit dernière il est arrivé dans mon lit à 2h du matin, s'est couché avec moi...et puis quelque minutes après il est retourné se coucher tout seul dans son lit, lorsque j'ai voulu aller l'aider il s'est tourné vers moi et a dit " dodo maman".  Il est revenu à 4h30 du matin et a accepté que je le ramène dans son lit après quelques instants de collé-collé avec moi.  Je le sens plus insécure, on a beau lui expliquer simplement ce qui se passe, il n'a que 2 1/2 ans...que comprend-t-il à tout ce qui se passe autour de lui ?  Oh que ce doit être insécurisant pour mon amour de garçon de voir sa maman pleurer...mais ce serait une erreur de me cacher.  Je dois le rassurer que je suis toujours là pour lui, le plus solide que je le peux, que je suis prête à déplacer une montagne pour faire son bonheur...mais que j'ai besoin de pleurer.  Les enfants ça sait tout.  Inutile de tenter la stratégie du camouflage, on ne peut pas tromper un enfant sur notre état émotif.  
Jacob a senti ce qui s'est passé au parc.  Il a senti que sa maman allait mieux et il a été sublime.  Il s'est amusé, a écouté (il a quand même 2 1/2 ans alors on élimine le score parfait), a rit, s'est assis sagement pour prendre sa collation, a couru après une belle petite fille (qui était à vélo 4 roues alors il était rouge de sueur), a joué a attraper des bulles de savon avec deux nouveaux amis (incluant la belle petite fille)...et finalement a accepté de reprendre le foulard en main pour revenir à la maison.  Il n'a pas fait de crises, ne s'est pas étendu de son long en plein milieu de la rue, ne m'a pas frappé et n'a pas hurlé...il a simplement été gentil, il a simplement été lui-même.  Il a été à l'image de ce que je dégageais...calme et bien-être...avec une pincée de folie dans les yeux.    
 

3 commentaires:

  1. Vive le parc. Vive le soleil. Vive le vent. Vive Jacob. Vive Ophélie. Vive cette Maman à fleur de peau. xoxo

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  2. sophie Brière15 juin 2011 à 19:44

    Merci ! tout simplement, Merci de partager tout ça... Je dois ajouter que tu as une façon formidable d'écrire, Ophélie et Jacob ont une merveilleuse Maman, ça y'a pas de doute !

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