J'ai fait un rêve. Un rêve merveilleux. J'ai rêvé que j'avais une fille, une magnifique petite fille toute rose...toute ronde. Ses grands yeux bleus brillaient comme qu'ils détenaient tous les secrets de l'univers. Sa peau était légèrement rude et fraiche...suffisamment pour attendrir tous les baisers passionnés que l'on pouvait y déposer. Elle avait de toutes petites mains trapues avec lesquelles elle se frottait le nez de temps à autre...et ses joues étaient suffisamment dodues pour ajouter du confort à tous les câlins qu'elle recevait. Elle avait de tout petits pieds accrochés à de belles grosses jambes bien en chair....et tellement de plis que j'ai arrêté de les compter. Cette petite fille à la bouche en cœur s’appelait Ophélie...et c'était le plus beau des rêves.
Parfois (lire souvent) j'ai l'impression qu'elle n'était qu'un rêve et que ce rêve s'effiloche trop rapidement dans ma tête...comme lorsqu'on se réveille le matin et qu'on tente de retourner dans son rêve car on s'y sentait merveilleusement bien. Puis rendu au midi, on a du mal à se souvenir des détails de ce rêve et on se rappelle de moins en moins...sauf qu'on se sentait tellement bien. C'est ainsi que je peux me sentir, et je ne veux pas arriver à midi et que ma journée avance. Me questionnant sur ma propre santé mentale, j'ai pris mon courage à deux mains et en souhaitant qu'il ne m'interne pas sur le champs, j'en ai parlé avec David...soulagement je ne suis pas seule (donc pas complètement folle) : il a la même sensation. C'est rassurant, mais tout aussi affolant. Plus la vie avance, moins Ophélie est présente...et je dois m'adapter. Comme si à chaque étape je replonge dans ce rêve merveilleux et me demande si je peux y retourner...puis je ne sais même plus si je suis en train de tout imaginer...Dite-moi qu'elle a vécue, que je l'ai réellement portée, que je lui ai donnée la vie, nourrie, bercée, serrée dans mes bras, embrassée et que je l'ai aimé jusqu'à sa mort. Dite-moi que je ne suis pas la seule à me souvenir, dite-moi que le rêve ne continuera pas de s'estomper...dite-moi que j'y rêverai encore demain...dite-moi que je suis encore un peu saine d'esprit.
Alors que j'avais écrit ces deux paragraphes sans leur trouver de dénouement...outre mon questionnement à savoir si je suis à la frontière de la psychose, à confondre la réalité et les rêves tout en aspirant à un monde utopique qui se crée de jour en jour dans ma tête. Bref sans une fin m'apportant un certain apaisement, ce texte ne devait pas être publié...et puis quelque chose de magique s'est produit. J'étais confortablement collé-collé sur le divan avec Jacob, regardant un magnifique court métrage rempli d'étoiles, lorsque je lui ai demandé :
à voir et revoir...très beau...très doux court métrage de Pixar : La luna. |
(moi) "tu te souviens de ta petite sœur"
(Jacob) "ben oui c'est cocotte d'amour"
(moi) "et tu te souviens de comment elle était?"
(Jacob) "...elle était pour de vrai"
Elle était pour de vrai!...alors maintenant milles scénarios sont possibles...il sait lire et s'est faufilé dans mon ordinateur pour lire mon texte inachevé de la journée...ou...il est télépathe...ou...Ophélie lui a chuchoté la bonne réponse à oreille...ou...je me pose beaucoup trop de questions et elle était tout simplement : pour de vrai. Encore une fois...merci Jacob pour cette leçon de vie.
Vrai ! tout simplement. Apprenons de nos enfants. |
Et c'est bien tant mieux qu'elle fait partie de ma vie "pour de vrai".
RépondreSupprimerMamie xxx
Notre famille a connue Ophélie bien peu de temps, et pourtant sa photo est encore sur le frigo et nos pensées avec vous. Elle a été une belle et douce rencontre qui nous suit à ce jour... xxx Sara
RépondreSupprimerTrop belle et trop vraie, la réponse de ton fils Jacob !
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